Le Premier Jinchūriki [ft. Sasuke] - Hier à 19:58
Le Premier Jinchuriki
Periode: Automne 1600Lieu: Sous-sol du laboratoire (dans le monde intérieur de Naruto)
Contexte Initial:
Naruto appelle inconsciemment à l’aide Sasuke qui pénètre alors dans son monde intérieur. Ce dernier devient témoin de la bataille qui se livre entre Naruto et Kyuubi.
La respiration du Shinobi est lente, paisible, il a l’air en paix. Il ne sent pas l’air qui lui passe dans les cheveux quand un fusuma peint aux exploits des avancées technologique du village s’ouvre. Ni les vêtements qui frottent ses bras, ses jambes, quand le personnel médical se penche sur lui pour tenter d’entrevoir un quelconque changement à une situation qui se révèle plus complexe que jamais.
Autour de lui, rôde le dernier rempart érigé pour se protéger de l’extérieur dont il s’est volontairement séparé : Sasuke. L’idée de demander à Sakura lui a traversé l’esprit, toutefois priver Konoha d’une iryounin dans ces temps compliqués était hors de question. Il avait préféré libérer la médecin, et occuper le samuraï. Il la sait capable de veiller à son chevet jusqu’à s’en oublier. Or, si elle peut sauver dix personnes plutôt que d’attendre un réveil, ainsi soit-il.
Non, Sasuke, c’était ce pseudo-prisonnier qui pouvait se montrer digne de confiance. Cette mission capitale le prouverait, Naruto en était persuadé, même s’il n’avait pas encore les mots, ou les raisons, de pouvoir se l’expliquer et encore moins l’expliquer au monde. Qu’auraient-ils fait de lui sinon ? Le bannir dans le Sekai ? Le renvoyer à Wa ? Pire ? Rien de positif n’attend les déserteurs et un katana qui s’ennuie est un risque que personne n’est prêt à prendre.
Inerte est le corps du ninja solaire. Pourtant, alors que Sasuke passe, quelque chose l’arrête : la poigne puissante et inoffensive d’un nouveau-né autour de son poignet. Un mouvement à la fois mou, déterminé et d’aucune douceur, ce corps déconnecté en est incapable.
Des griffes orangées, translucides, extensions des doigts du ninja, plantées dans le revers du bras du Uchiha. Le contraste entre l’acte barbare qui anime le geste et cette main désarticulée qui sort de l’eau appelant à l’aide. Aucune malice et pourtant. Rien ne va. Dans un moment presque en suspens, ce sang se met à couler lentement, aussi chaud que la lave épaisse d’un volcan, le long du bras du lion gardien. Il n’est pas dupe, si quelque chose a bougé ce bras, ce ne peut être Naruto.
Le chakra est comme le sang. Un cœur qui faiblit ne parvient plus à nourrir tout ce qui doit l’être. Il réorganise, priorise, se débat… sauve ce qui est nécessaire, se débarrasse du superflu, ignore le reste. Et si le chakra de Naruto ne lui permet plus d’endiguer cette force dans sa propre main, c’est qu’il perd le combat qu’il a voulu mener en y consacrant toute son énergie. Puisque là était la raison de son sommeil, pas vrai ?...
L’étreinte se resserre. Comprends qu’il est trop tard, Sasuke. Comprends que TU es le prochain sur ma liste. D’abord ce garçon qui pensait pouvoir être mon geôlier, et puis ce sera ton tour.
Dans son monde intérieur, Naruto est seul. Seul, devant l’immense cage aux bordures souillées d’encre aux motifs arabesques. Ce monde intérieur. Le Sceau, à la fois clef et serrure. De l’intérieur déborde un chakra cramoisi à l’odeur ferreuse qui éclate à gros bouillon comme le ferait de la boue. Des yeux rubis aux prunelles effilées noires et brillantes comme l’onyx le fixent. Une voix rauque, aussi profonde que la terre, gronde des mots incompréhensibles. Prières impies destinées à corrompre et blesser.
Naruto, debout, reste statique, vide. Dans un espace où le temps se confond, le rêve ne compte pas les secondes. 10 minutes, 10 jours, 10 mois, 10 ans… ? Depuis combien de temps survit-il ? Le visage du blond est fatigué d’une joute oculaire qui l’hypnotise. Seul lien entre l’imaginaire et le réel, chakra du goupil démoniaque qui enveloppe la main du Uzumaki comme l’eau remonte le long d’un parchemin.
« Sasu—ke? », articule-t-il, d’une surprise calme emprunte de stupeur lorsque celui-ci se révèle. Lui, ici ? Il y eut un bref instant de soulagement avant que son visage ne se durcisse. Il redirige son attention vers les deux lunes sanglantes qui servent d’yeux à Kyuubi. Le samuraï n’est que le fruit de son imagination, il perdait la tête. Encore une manipulation de ce renard pour tenter de l’affaiblir : « Va-t’en, qu'il lui réponde ou non, Naruto ferme tout ce qu'il peut, il ne veut pas écouter les affabulations de cette chimère aux traits familiers. Tu n'es pas réel... » une mantra suppliante, s’il ferme les yeux peut-être que tout cela aura l’air moins vrai...